Geai des chênes
Garrulus glandarius
© 2013 photo S. Drure
Taille : 34 cm
Poids : 140-190 g
Aspect :
Le geai des chênes est un grand et bel oiseau, très coloré, facile à reconnaître avec des plumes de différentes couleurs, bien distinctes, un plumage de surface brun-rosé et un miroir alaire bleu. En vol on distingue un croupion blanc. La couronne de la tête est légèrement striée et parfois dressée comme une huppe; porte une moustache noire et la gorge blanche. Les ailes et la queue sont noires, avec des taches bleues et blanches, bien visibles en vol. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel. Mâles et femelles sont strictement identiques.
Comportement
Le geai, le plus coloré de tous les membres de la famille des corvidés
européens, partage leurs habitudes de prédateurs et leur intelligence. Cet
oiseau sylvestre trahit sa présence par des cris désagréables. Le geai
est la véritable sentinelle de la forêt, alertant tous les animaux d'un
danger potentiel en poussant aussi une sorte de miaulement, imitant celui de
la buse variable.
© 2018 photo S. Drure
Il consomme de grandes quantités de glands, et, à l'instar d'autres corvidés, il a l'habitude d'enfouir des glands et les excédents de nourriture dans des caches souterraines ou dans des arbres. Avec sa gorge remplie, il rejoint un coin tranquille dans les bois où il cache son « butin ». Les coquilles des glands des chênes sont si dures qu'elles résistent à tous les fringillidés. Ils sont trop volumineux pour être avalés. Même un oiseau relativement gros comme le geai est incapable de manger un gland entier. Il doit l'apporter jusqu'à un trou dans une branche ou jusqu'à une roche, l'arrimer solidement et, utilisant son bec comme un pic à glace, fendre la coquille et casser ensuite la graine en plusieurs morceaux. Le geai enterre les glands un à un. Il creuse un trou, y dépose un gland et le recouvre pour le dissimuler aux autres oiseaux. Il grave ensuite avec soin dans sa mémoire les points de repère qui entourent chacune de ses caches afin de pouvoir retrouver son butin plus tard. Les arbres proéminents ou abattus, les grosses roches et les poteaux de clôture peuvent lui servir de repères. Il lui arrive même de placer à proximité de ses caches des cailloux ou des petites roches qui lui servent peut-être de balises. Il se souvient des endroits où il les a placés, même s'il y a 30 cm de neige.Quoique discret et timide, il se montre quelquefois en dehors des périodes
de nidification, dans les jardins où se trouvent de grands arbres à la
campagne et dans les faubourgs. Cet oiseau très méfiant visite les
mangeoires, tôt le matin, avant que l'activité humaine commence, si elles
sont situées à proximité des étendues boisées et s'il s'y sent à
l'abri de tout danger. Son apparition fait fuir les autres oiseaux. Il a
appris à secouer les distributeurs de cacahuètes afin de déloger les
noix. Le geai remplit alors sa gorge de nourriture et s'envole aussitôt
pour se mettre à l'abri. La disparition soudaine d'une boule de graisse est
souvent à mettre sur le compte d'un geai des chênes. Le geai des chênes
vient aux aires de nourrissage lors des années où les glands se raréfient
et il recherche alors de nouvelles sources de nourriture.
Le geai des chênes est aussi un prédateur de nid, n'hésitant pas à
s'attaquer aux nids des passereaux plus petits (merles, grives) à la
recherche d'oeufs et d'oisillons.
Habitat
C'est une espèce des régions boisées, qui ne dédaigne pas les jardins
comportant de nombreux arbres et buissons, lui permettant de se mettre à l'abri.
Aire de répartition
Fréquent en plaine comme en montagne, jusqu'à 1600 mètres d'altitude
dans les Alpes.
Reproduction :
Période de nidification : avril à juillet
Nombre de couvaisons : une seule couvée
Nombre d'oeufs : 5 à 7 oeufs de couleur olive clair, avec un fin mouchetis
Incubation : 16 à 17 jours (mâle et femelle)
Nid : Il niche relativement bas en construisant son nid dans la fourche d'un arbre ou dans un grand arbuste. Le nid peu soigné, bâti par le mâle et la femelle, est fait de rameaux, de brindilles et d'un peu de terre, tapissé de racines et parfois de crins.
Type de nichoir : Les nichoirs ouverts sont aussi utilisés.
Envol : 21 à 23 jours
Emancipation : 8 semaines après
Migration :
Migrateur partiel, il est sédentaire chez nous.
Voix
Les cris, rauques, servent de signal d'alarme de moyen de communication
avec les congénères. Le geai lance aussi des cris moins sonores. S'y
ajoutent plusieurs autres notes gutturales ou mélodieuses. Il imite bien la
voix d'autres corvidés, de la hulotte et de certains passereaux.
Nourriture naturelle
Le geai des chênes a une alimentation principalement végétale, axée
principalement sur les glands de chêne dont il fait des réserves pour plus
tard. Au printemps et en automne, il mange également des fruits, des baies,
des graines, des pois, des pommes de terre et du blé. Il a aussi une
alimentation animale incluant des insectes (chenilles, coléoptères...),
des limaces et des escargots, des oeufs et des oisillons d'espèces plus
petites, et même parfois des petits rongeurs (souris).
Mangeoires
Le geai visite souvent les jardins en hiver à la recherche de nourriture, pour compléter son régime ordinaire à base de glands. Il aime particulièrement les arachides et les vers de farine, tout en se nourrissant de nombreuses choses : restes de légumes, cacahuètes, grosses graines, céréales, flocons d'avoine, noix, baies. Il n'hésite pas à les emporter pour les cacher.
©2014-2021 photo S.Drure